Traversé par la quête d'une identité en constante évolution, le nouvel album de la rappeuse kényane, River, est un cheminement spirituel et intime. Avec l'Afrique comme source impérissable d'inspiration. Fer de lance du rap kényan, la rappeuse, chanteuse, percussionniste et auteure n'a eu de cesse de prôner une émancipation sociale et spirituelle dans sa musique. Sur le single Power, elle rend hommage aux femmes qui ont protesté seins nus contre la dictature kényane en 1992, sur une production brute et synthétique. Les percussions et les cuivres martiaux côtoient les guitares africaines suaves sur Link Up, l'un des titres phares de River, quand un autre single, Give Thanks, s'inspire de la trap mondiale et des flûtes mélodiques et lumineuses pour soutenir le chant de Muthoni. Elle qui a fondé deux festivals, Africa Nouveau à Nairobi et l'itinérant Blanket & Wine, résolument portés vers l'avant-garde musicale, continue de porter haut et fort ses combats féministes.
