27 Classique (s)

Enregistré en mai 2014 à la prestigieuse salle du Rudolfinum de Prague, ce disque constitue le dernier volume de l'intégrale Beethoven que Leif Ove Andsnes a entreprit début 2010. Le complément du monumental Concerto l'Empereur est ici la Fantaisie chorale opus 80, de 1808, dont les accents fougueux font songer à ceux de la 9e Symphonie, qu'il composera quinze plus tard. Leif Ove Andsnes compte sur la scène internationale comme un pianiste majeur, dont le classicisme construit et assumé le prédestine à être l'ambassadeur idéal du grand répertoire romantique.

Après un album consacré à Schubert, Adam Laloum rend visite à Brahms. Le jeune prodige du début des années 1850 s'impose d'emblée avec sa fulgurante Sonate n?3 comme le digne héritier de Beethoven et de Schumann). Presque 40 ans plus tard, on le retrouve tout aussi farouche et en rien assagi, bien au contraire : il continue d'explorer des horizons nouveaux dans ses Fantaisies op. 116, où se mêlent souvenirs des vieux maîtres du clavier classique et intuitions d'une incroyable modernité.

Chef-d'oeuvre absolu de l'opéra vénitien du premier tiers du Seicento, La Calisto est probablement l'un des opéras qui illustre le mieux le travail de René Jacobs dans ce répertoire. Popularisé grâce à une mise en scène géniale d'Herbert Wernicke, l'ouvrage de Cavalli est devenu un incontournable !

Pour son premier disque du compositeur polonais, Philippe Bianconi se devait d'enregistrer les 4 Ballades qui l'accompagnent depuis le début de sa vie de concertiste. Il a préféré explorer, à leur suite, le Chopin plus tardif avec le quatrième Scherzo et la Barcarolle ainsi que le Prélude op. 45 qui se révèlent d'une incroyable modernité.

C'est après avoir atteint la trentaine que Chostakovitch s'attèle au quatuor à cordes. Il prévoit d'en écrire 24, un cycle complet ; 15 verront le jour. Il fait de ceux-ci le terrain de sa résistance face à un pouvoir soviétique écrasant (pour lequel toute oeuvre artistique est politique), ainsi que le lieu d'une expression personnelle, autobiographique, visant à délivrer la "vérité sur lui, l'homme et l'artiste". Réunissant les troisième et huitième quatuors, le Novus Quartet donne corps à la révolte de Chostakovitch, dans une peinture fidèle à l'univers magnifique et déchirant de ce compositeur.

Lorsque Vincent Larderet aime une oeuvre, il ne se contente pas de la partition qu'il a sous les doigts : il fouille l'écriture, écoute, lit, s'imprègne, enquête... et laisse décanter. Son parcours marginal, sa passion pour Ravel, son exigence du son et du texte en font l'un des pianistes français les plus atypiques d'aujourd'hui, très sollicité partout dans le monde. Pour fêter le centenaire de Debussy en 2018, il propose les Images (1ère série) et les Préludes (Livre II) du compositeur français.

La musique de Johan Farjot prolonge les résonances intérieures des très beaux poèmes de David Tepfer, faites de frémissements et douleur d'amour. Sur la route des 88 temples de l'île de Shikoku au Japon, le piano de Johan Farjot ou celui de David Kadouch, avec la complicité du violon de Geneviève Laurenceau, de l'alto d'Arnaud Thorette, de la flûte de Mathilde Calderini déploie un kaléidoscope d'émotions servi par les voix magnifiques de Sandrine Piau, Stanislas de Barbeyrac, Delphine Haidan, Ambroisine Bré, Jeanne Gérard... et la participation exceptionnelle de Rosemary Standley : "C'est un projet polyglotte, qui correspond à mon esthétique", dit Johan Farjot, influencée par la musique américaine (les minimalistes ou Aaron Copland dont les paysages sonores sont là, en arrière-plan). "Mais je reste marqué par l'école française et j'assume cet héritage tonal, maintenant que la guerre des 'atonals' contre les 'tonals' est derrière nous."

Les artistes classique norvégiens Lise Davidsen et Leif Ove Andsnes collaborent ensemble afin de rendre hommage à leur plus illustre compatriote, Edvard Grieg. Le disque contient une généreuse sélection de vingt-huit mélodies dont Haugtussa, le seul cycle de lieder de Grieg, constitue la pièce maîtresse de l'album. Sur cet opus, la mise en musique de Grieg insuffle à la forme narrative du cycle de lieder romantique le caractère distinctif de sa patrie. On y retrouve également l'influence des mélodies folkloriques norvégiennes dans 5 Poems et la maîtrise de Grieg d'une approche plus continentale du lied sur Les 6 Lieder en langue allemande.

Semele est un chef-d'oeuvre. Car comment appeler autrement un drame dont la parfaite communion du texte et de la musique offre un tel pouvoir de suggestion ? "Tenir l'esprit, les oreilles et les yeux dans un égal enchantement" : cette recommandation de La Bruyère (Caractères : Les ouvrages de l'esprit) visait le "théâtre en machines" si adulé du public à l'époque baroque. Mais même sans machineries ni même sans décors, ni réelle mise en scène, l'oratorio de Handel nous associe avec une totale efficacité au destin tragique de son héroïne.

Le 11e volume de l'intégrale des symphonies Haydn2032 se met à l'heure parisienne : "Chaque jour on sent mieux, et par conséquent on admire davantage les productions de ce vaste génie, qui, dans chacun de ses morceaux, sait si bien, d'un sujet unique, tirer des développements si riches et si variés", écrit le Mercure de France en avril 1788. Il poursuit : "bien différent de ces compositeurs stériles, qui passent continuellement d'une idée a` l'autre" (... ). Sont présentées ici les Symphonies N?2 (première éditée en France), N?24 (première exécutée à Paris) et les symphonies dites "parisiennes", 87 et 82, L'Ours, en référence au monde forain, célèbre pour son mouvement final en forme de contredanse.

Le célèbre interprète Nick Cave s'associe une nouvelle fois avec le compositeur contemporain Nicholas Lens pour cet opéra écrit pendant le confinement.

Avec ce programme, La Compagnia del Madrigale revient à la musique de Claudio Monteverdi. Nous voici plongés dans les compositions à cinq voix tirées du Monteverdi de Crémone, Mantoue et Venise, mais en se concentrant sur la pierre angulaire de son art : l'acte de chanter en pleurant ! Monteverdi, génial agenceur de sons et de mots, nous fait passer par tous les troubles émotionnels de l'amour : le sentiment amoureux, la douleur de la séparation, le coeur blessé ou la joie des retrouvailles, le chagrin c'est la Lagrima d'Amante, la larme de l'amour ! Nous sommes en 1608 et Monteverdi est au sommet de son art. Tout comme la Compagnia Del Madrigale, si fidèle aux émotions cachées du maître vénitien.

Energie et fraîcheur sont incontestablement présentes dans cet enregistrement de ces grandes symphonies, dont la Haffner, la Prague et la Jupiter. On peut les considérer comme les 'enregistrements maison' d'Abbado car ils ont été pris sur le vif en concert à Bologne, Blozano, Modène et Ferrare entre 2004 et 2006, ce qui leur donne une énergie crue extraordinaire, où l'impact du drame et du lyrisme sont au premier plan.

Dmitry Sinkovsky, se mesure, dans ce volume n5 des concertos pour violon, aux pièces parmi les plus spectaculaires du prêtre roux.

Pour son premier album chez Deutsche Grammophon, l'étoile montante de l'opéra démontre toute l'étendue de son talent à travers un programme qui fait honneur au répertoire français, de la musique baroque à la musique romantique. Accompagnée par l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine sous la direction de Paul Daniel, la mezzo-soprano incarne ici les personnages féminins les plus contrastées de l'opéra, à savoir les plus tiraillées entre leur Devoir et leur Amour. De Gluck à Massenet, en passant par Berlioz, Ardente flamme traverse l'histoire de l'opéra français dans une sélection d'airs célèbres ou plus rares.